CLOE ∞ et la joie éclaboussée par son sourire.

saint-tropez, france - 1996.
ça vient mon chou.

quelque part entre st-tropez et boston - 1999.
ça vient mon chou.

las vegas, usa - 2012.
« Bon alors, tu y allais ou pas ma petite Cloé ? Tu n'avais pas fait autant de chemin pour finalement rebrousser chemin. Alors maintenant tu te bouges le cul et tu avances, tu n'avais pas l'air de trouver ça difficile hier soir hein ... » Saleté de conscience. Cloé se mit à faire les gros yeux toute seule, alarmant presque le chauffeur du taxi, qui ajusta le rétroviseur intérieur, afin de pouvoir croiser son regard. « Hum Miss, is everything okay ? » Cloé sortit de ses dialogues internes, pour lui répondre. « Of course everything's okay, why this question ? » Son ton était assez direct et brutal, malgré elle. « Just because we've been standing in front this hotel for like ten minutes by now, and you haven't moved yet. » La jeune femme sursauta, se rendant brusquement compte qu'il avait raison. Elle se tenait devant le Ceasar Palace, hôtel connu à Vegas et de bonne réputation. Elle glissa sa tête par la vitre du taxi, et observa le bâtiment de haut en bas. Il n'avait vraiment pas lésiné sur les moyens. Prenant son courage à deux mains, elle ouvrit la porte de la voiture, et posa un pied à terre. « This is for you, thanks for the ride and you can keep the change. » Puis, le chauffeur redémarra, et Cloé glissa ses mains dans les poches de son manteau. On était en plein décembre, le lendemain de la fête de Noël, et Dieu merci, il neigeait plus. De toute façon, la neige se faisait plutôt rare de ce côté du continent, mais un petit air frais venait vous réveiller les sens. Cloé sentit des frissons venir se dessiner sur sa peau, et elle se frotta vigoureusement les bras, mettant un pied devant l'autre pour pénétrer dans l'accueil du grand hôtel. Une fois sur place, elle chercha les ascenseurs des yeux, et une fois trouvés, elle en appela un, se balançant sur ses pieds en l'attendant. Bien entendu, elle était nerveuse, et elle avait l'impression que tout le monde autour d'elle la fixait du regard, la jugeant des pieds à la tête. Avalant sa salive avec difficulté, elle fut soulagée de voir la cage de fer s'ouvrir devant elle. Les portes se refermèrent après qu'elle ait appuyé sur le nombre treize, et elle se sentit prendre de la hauteur. Et pendant le trajet, jouant nerveusement avec quelque chose, elle se surprit elle-même à ce que cet objet ne soit autre que sa bague de mariage. Elle avait un mal terrible à s'y faire, et elle préférait même détourner la tête et fermer les yeux, pensant que si elle le faisait assez fort, tout s'en irait, et elle se rendrait compte qu'il ne s'agissait que d'un mauvais rêve. La bonne blague. Rien de tout ça ne partirait aussi facilement, sinon elle ne serait pas là, à maintenant s'avancer vers la chambre 3256, où son mari séjournait. Non mais je vous jure, son mari, on aura tout entendu. D'un, Cloé ne s'était jamais imaginée mariée. Elle était bien trop absorbée par ses études pour ça. De deux, elle avait une peur terrible de souffrir et de devoir ramasser les miettes de son cœur à terre. Elle ne comptait pas se faire avoir, ça non. Elle cogna ensuite à la porte de la chambre, ou du moins, elle comptait le faire alors que son locataire actuel ouvrit avant qu'elle ne puisse s'en donner la peine. Lorsque son regard croisa le sien, elle eut du mal à se dire qu'elle avait tout raté. A vrai dire, elle aurait pu choisir quelqu'un de bien moins attirant. En fait, elle aurait dû choisir quelqu'un de bien moins attirant, les choses auraient été moins difficiles. « Je vous attendais. Après vous. » Cloé entra donc, et ne put qu'être admirative du luxe apparent. Une belle suite, une très belle suite. « Hum, oui donc, on devait parler de ce divorce, et au plus vite, histoire qu'on puisse chacun continuer à mener nos petites vies, chacun de notre côté. » La jeune femme avait bien insisté sur ce dernier point, comme si elle n'avait qu'une envie, celle de partir loin d'ici en courant, en se disant que tout cela n'était pas vrai. N'obtenant pas de réponse de la part de son interlocuteur, elle se retourna pour lui faire face, mains sur les hanches. « You're either deaf or dumb. I'd go for both. » Camille eut un geste de recul en l'entendant parler, ne comprenant pas de suite pourquoi elle était passée en anglais subitement. « You've forgotten your wallet when you left my room hours ago. It was right under your pillow case. And I couldn't help but reading some of your personal facts. Londoner right ? » Il esquissa un sourire des plus craquants. « I indeed am Madam. Thanks for the walley. » Et alors qu'il tendit la main vers elle pour récupérer son porte-feuille, il frôla sa peau, ainsi que sa bague de mariage, et il ne put s'empêcher de la fixer tendrement du regard. Et elle d'être au bord des larmes tellement la situation la dépassait. « So, what about this divorce ? » Camille saisit le porte-feuille et retira sa main, revenant brusquement à la réalité. « Well what about going our own way and trying to forget about it ? Don't you worry, we'll find a way to see each other again so that we can talk about all this. » Il se rendit jusqu'à son lit, où il glissa son porte-feuille dans la poche avant de sa chemise, qui y traînait nonchalamment, puisque monsieur était torse nu depuis le début. « And don't we say that what happens in Vegas stays in Vegas ? » Il n'avait pas tord. Ils n'étaient mariés qu'ici, à Vegas, au Nevada, non ? Il ne pouvait pas s'agir d'un vrai mariage d'amour. Ils ne se connaissaient pas, ils n'avaient jamais partagé de moments intenses ensemble, ils n'avaient jamais parlé de leurs intérêts communs, ils ne pouvaient pas être mari et femme, pas comme tous les autres. Cloé finit par accepter son deal, et elle reprit l'avion le lendemain pour rentrer à Boston où elle faisait ses études, avec ses amies. Amies à qui elle n'avait rien raconté, parce qu'il ne s'était rien passé, n'est-ce pas ? Et pourtant, dans l'avion, alors que Cloé cherchait des chewing-gums dans la poche de sa veste, elle retrouva des photos provenant d'un photomaton, datant du soir de son mariage. Elle se tenait sur les genoux de Camille, lui entourait le cou de ses bras, et ils s'embrassaient, tellement que si on ne connaissait par leur histoire, on aurait pu croire qu'ils étaient ... amoureux.

saint-tropez, france - 2013.
« C'est officiel, je ne peux même plus voir mes pieds, et tu voudrais que j'aille en colonie de vacances avec toi ? » Cloé était incroyablement étonnée que son frère lui demande de l'accompagner au bord de la mer, sachant parfaitement que dans son état, elle ferait tâche. « Les maîtres nageurs vont appeler les gardes-côtes pour baleine échouée ! Ah non merci, sans moi X ! » uc.